| Histoire de la photographie |
Point de vue du Gras : La cour du domaine du Gras, dans le village de Saint-Loup-de-Varennes, première expérience réussie de fixation permanente d'une image de la nature (Nicéphore Niépce en 1826).

À l'époque de la Renaissance, les peintres italiens commencent à découvrir les lois de la perspective. Pour simplifier le tracé de leurs paysages, ils utilisent des appareils optiques qui permettent de projeter sur une surface une image d'un paysage ou d'un objet : la chambre claire, la chambre noire, le perspectographe.
La chambre noire était déjà connue par Aristote, par le savant arabe lbn Al-Haytham et par Léonard de Vinci (1452 / 1519) ; on peut la considérer comme l'ancêtre des appareils photographiques. Elle est constituée par une boîte fermée, étanche à la lumière, dont une des faces est percée d'un tout petit trou, le sténopé. L'image inversée d'un objet éclairé placé à l'extérieur devant le trou se forme sur la paroi opposée.
Elle fut employée par de nombreux artistes, dont Giambattista della Porta, Vermeer, Guardi et Giovanni Antonio Canal, dit Canaletto, qui l'utilisa notamment pour mettre en perspective ses célèbres paysages des canaux de Venise.
Au début du XIXe siècle Joseph Nicéphore Niépce (1765 / 1833) réussit à obtenir et conserver une image due à l'action de la lumière. Dès 1812, il parvint à obtenir en lithographie des négatifs et des positifs, mais ces images ne sont pas stables. Il utilise pour cela du sel d'argent placé au fond d'une chambre noire, mais le sel d'argent continue de noircir après l'exposition et l'image finit par disparaître.
En 1819 , *John Herschel décrit les propriétés de l'hyposulfite de sodium qui deviendra le fixateur de Mijus.
*John Herschel était aussi un chimiste accompli et il s'intéressa beaucoup à la photographie, alors naissante : il donna des conférences sur le sujet et exhibait ses propres photographies. En 1819, il découvrit l'action du thiosulfate de sodium sur les sels d' halogénures d'argent autrement insolubles et son utilité en tant que fixateur des images photographiques, ce qui permit d'améliorer le procédé du cynotype. En 1839, indépendamment de William Talbot, il inventa un procédé photographique utilisant du papier sensibilisé. C'est également lui qui est à l'origine des termes de photographie, négatif et positif. Cependant, l'historien brésilien Boris Kossoy établit en 1976, non sans quelques difficultés, que Hercule Florence, inventeur installé au Brésil, écrivait déjà, le 15 janvier 1833, dans son journal une "Note sur le photographie". On découvrit alors les comptes-rendus de ses expériences, antérieures et similaires à celle de William Talbot.